La
vieillesse, période de la vie, amène, des bouleversements et peut mettre les
relations intra familiales à rude épreuve. La
perte d’autonomie et la dépendance d’un parent génèrent parfois des
liens plus étroits mais peut aussi induire l’épuisement de ceux-ci. Pour
la famille comme pour le parent âgé, cette période peut être très
délicate et demande patience, attention et réflexion.
Respecter les besoins et les désirs de chacun :
en
général, une personne souhaite vivre le plus longtemps possible chez elle.
Le fait de vivre dans son environnement permet à la personne âgée de garder
une certaine indépendance. Tant qu’elle le peut et le souhaite,
cette solution représente un point de repère fondamental pour l’équilibre
personnel.
C’est souvent un événement (hospitalisation, accident, deuil, maladie…) qui déclenche des questions en cascade et le recours aux différents services proposés. La personne âgée est-elle encore capable de vivre seule ? Qui va pouvoir s’occuper d’elle ? Comment pouvoir l’aider ?
Qui est l'aidant informel ?
Dans l’entourage, les aidants sont souvent des filles ou petites-filles du ou des parent(s) aidé(s). Souvent, l’aidant occupe une place particulière dans l’organisation des soins et services à domicile. Il doit pouvoir faire face à des problèmes spécifiques comme par exemple concilier l’accompagnement d’un parent et l’exercice d’une profession. Il peut s’agir aussi des voisins ou amis mais ils sont généralement moins nombreux et leur aide est plus limitée.
Un membre de la famille ou de l’entourage est souvent plus présent que les autres auprès du parent âgé, il est souvent le premier à réaliser les démarches nécessaires pour son parent et à prendre en charge diverses tâches. De ce fait, cet enfant se désigne et/ou est désigné par tous comme étant l’aidant naturel. Cette « désignation » est souvent inscrite dans l’histoire de la famille. Elle apparaît dans un contexte particulier mêlés d’émotions, de valeurs, d’épisodes familiaux et d’ancrages spécifiques propres à la famille.
Il est néanmoins important de souligner que l’enfant « désigné » n’est pas un enfant « sacrifié », la nuance est essentielle à préciser. L’enfant « désigné » n’en sacrifie pas pour autant sa vie personnelle. L’enfant « sacrifié », lui, ne prend pas le recul nécessaire et ne s’investit plus en dehors de son parent.
Cette
« désignation » ou ce sacrifie influence les risques
d’apparition de maltraitance intrafamiliale à l’encontre du parent aidé.
La prise en charge et/ou l’accompagnement du parent peut être une lourde tâche,
lorsque celle-ci se fait par désignation ou par sacrifice, elle peut l’être
moins bien vécue renforçant ainsi les facteurs de risques présent dans
l’environnement.
Quels sont les organisations et services proposés ?
Toutes
les aides à domicile ne passent pas par un centre de coordination. On peut
faire appel directement au professionnel qui interviendra en tant qu’indépendant.
Il existe 4 fédérations de centres de coordination de soins et services
à domicile dont le siège social est repris ci-dessous :
ACCOORD : Association des Centres de Coordination des Soins et
Services à Domicile située en Communauté Française de Belgique
Bd Zoé Drion n° 1 (2ème étage)
6000
Charleroi
071/33.11.55
Liste et coordonnées des centres faisant partie de cette association
Fédération des CSD : Fédération des Centrales de Services à
Domicile
Place Saint Jean n°1
1000 Bruxelles
02/ 515.02.08
Liste et coordonnées des centres faisant partie de cette fédération
Fédération des ASD : Fédération des Aides et Soins à Domicile
Av. A.Lacomblé 69/71 bte 7
1030 Bruxelles
02/735.24.24
Liste et coordonnées des centres faisant partie de cette fédération
Fédération des CPAS : Union des villes et des communes de
Wallonie
Rue d’Arlon 53 Bte 4
1040 Bruxelles
02/230.20.63
Liste et coordonnées des centres faisant partie de cette fédération
Association de services d’aide aux familles et aux personnes âgées
de la région
bruxelloise
Rue du Palais 34
1030 Bruxelles
02/227.54.80
Les
centres de coordination de soins et de services à domicile permettent aux
personnes de rester chez elles le plus longtemps possible. Voici une liste des
différents services proposés :
Service social
Service de soins infirmiers
Service d’aide aux familles et aux personnes âgées
Service de garde à domicile
Service de garde d’enfants malades
Service d’aide ménagèr-e-
Service de kinésithérapie
Service de logopédie
Service de podologie, pédicurie, manucure
Service de soins dentaires
Service de prêt, de vente de matériel médical
Service de brico-dépannage
Service de biotélévigilance
Service de repas
Service de livraison
Service de transport
Service d’ergothérapie à domicile (aménagement des lieux)
Service de coiffure
Service de diététique
Service de soins palliatifs
Quels sont les professionnels que l'on peut rencontrer ?
infirmièr -e- s
médecins
aides-familiales
assistant -e- s sociaux
psychologues
kinésithérapeutes
logopèdes
ergothérapeutes
gardes à domicile, aides sanitaires
pédicures
aides-ménagères
dentistes
ouvriers
coiffeurs
diététiciens
éducateurs en gérontologie
Qui fait appel aux services à domicile ?
La famille ou un proche
La personne elle-même
Le service social d’un hôpital ou d’une autre institution
Le médecin généraliste
Les centres de coordination de soins et services à domicile
La
tendance montre que la personne âgée elle-même souhaite des interventions
ponctuelles alors que les demandes de prise en charge au long cours émanent généralement
des familles ou des proches. Globalement, ces demandes (patient, famille et
proches) représentent 52,2% de leur totalité.
Les
demandes sont de 3 types :
La demande matérielle :
amélioration et adaptation du logement, effectivement l’aménagement
du lieu de vie peut s’avérer utile pour prévenir et renforcer la sécurité.
La demande physiologique : adaptation des repas en fonction des besoins nutritionnels, des habitudes, de la culture, des soins d’hygiène, des soins médicaux et de nursing …
La
demande psychologique : en relation avec les pertes que subit la
personne âgée, ces pertes altèrent leur plaisir et anesthésient leurs désirs.
Cette demande de soutien psychologique se retrouve chez les aidants familiaux
qui s’occupent de proches fortement dépendants.
Pour toutes ces demandes, il faut pouvoir définir le contexte dans lequel les réponses doivent intervenir. Celles-ci doivent tenir compte de la qualité de l’environnement, des besoins de la personne tels qu’elle les exprime et de son état de réceptivité.
Quels sont les facteurs limitant la prise en charge ?
On
retrouve du côté de la famille principalement :
l’ignorance
le coût
la culpabilité
l’intrusion que cela représente
Au niveau des services d’aide et/ou de soins à domicile, on observe entre autres:
un manque de formation spécifique
la difficulté de concilier les horaires
l’insuffisance de personnel
la difficulté de répondre aux demandes
l’insécurité croissante due au stress des restructurations et aux inquiétudes liées à l’avenir
la confrontation à des situations de plus en plus lourdes à encadrer.
Les centres de coordination de soins et services à domicile remplissent de plus en plus un rôle de médiation par rapport aux familles, aux prestataires et par rapport aux différents services sociaux.
Comment
répondre à certaines de ces difficultés ?
Faire comprendre à la famille le rôle des intervenants à domicile en donnant aux familles et aux bénéficiaires des repères quant à la fonction de chaque acteur professionnel, donner à l’équipe les moyens de réfléchir et d’analyser ce qui se passe dans la relation avec les bénéficiaires.
Donner un rôle pédagogique et préventif aux professionnels, donner du sens aux tâches effectuées, aider l’aidant familial à assumer l’avenir de son aîné, à éviter une crise relationnelle avec le bénéficiaire.
Développer une information spécifique et quotidienne : les aidants doivent être informés de leur droit, de la nature des besoins du bénéficiaire, faire de l’aidant familial l’interface entre le bénéficiaire et le professionnel.
Créer un réseau de proximité afin d’éviter l’isolement des aidants naturels, éviter le sentiment de solitude des personnes âgées et travailler sur le lien social comme construction de la citoyenneté.
Donner aux professionnels les moyens de soutenir la famille et accessoirement le voisinage. Ceux-ci se sentent démunis et épuisés devant la lourdeur et la complexité de la prise en charge.
Prévention
L’accompagnement à domicile est un moyen d’éviter des actes de violence intentionnels ou non. Les aidants naturels peuvent être excédés, fatigués, saturés par la surcharge de travail. Lorsque le seuil de tolérance commence à être sensiblement dépassé, il faut pouvoir :
reconnaître ses propres limites, ses propres besoins
Ces
services ont pour mission de :
favoriser la participation de la personne âgée et de son entourage (l’infantilisation est une forme de violence)
apporter un soutien moral et psychologique aux familles :
comprendre les réactions des personnes âgées devant des situations spécifiques
accompagner et gérer les crises d’épuisement de l’aidant naturel
transmettre des savoir-faire directement exploitables auprès des personnes âgées.
Idéalement,
les interventions des professionnels à domicile ne devraient être que des
interventions préventives afin d’aider les familles à mieux s’organiser
dans leur vie quotidienne.
Les services offrent aux professionnels :
l’expression du malaise
le recours à l’interdisciplinarité
une formation adéquate
un soutien psychologique (réunion d’équipe ponctuelle avec un psychologue…)
la supervision des équipes d’interventions
la participation à des groupes de parole
la reconnaissance de ses limites
l’accès à des formations qualifiées pour se construire une identité professionnelle.
La
formation , la sensibilisation, l’information des familles et de la
personne âgée peuvent prévenir le risque de passage à l’acte.
Le soutien de l’entourage de la personne et la prévention de son épuisement.
La médiation familiale permet d’éviter d’aboutir à des situations maltraitantes lors de conflits. Elle offre la possibilité aux parties en conflit de trouver un accord.
Les centres d’accueil de jour pour personnes âgées.
Les
centres d’accueil de jour sont situés au sein d’une maison de repos ou
d’une maison de repos et de soins ou en liaison avec elle. Ils accueillent des
personnes âgées de soixante ans au moins en perte d’autonomie.
La
fréquentation de ces lieux se fait au rythme de la personne (même toute la
journée si cela est possible). Ces centres proposent des repas, des activités
et dispensent des soins. Ils sont un lieu de socialisation où l’apport de la
collectivité est important. Ils permettent à la famille de souffler et
contribuent au sentiment de sécurité de l’aîné.
Les centres de soins de jour ont pour but de favoriser le maintien à domicile. Toutefois, l’accès sera réservé aux personnes nécessitant des soins, à savoir :
les personnes dont l’état de santé demande des soins du médecin généraliste et de l’infirmier(ère), des soins paramédicaux et/ou de kinésithérapie ainsi qu’une aide à la vie journalière ;
les personnes fortement tributaires de l’aide d’un tiers pour pouvoir accomplir les actes de la vie journalière ;
les personnes dépendantes au niveau physique (pour se laver et s’habiller, pour se déplacer et/ou pour manger et/ou pour incontinence) ;
les personnes dépendantes d’un point de vue psychique (désorientation dans le temps et dans l’espace) et dépendantes pour se laver et/ou s’habiller.
Ils
offrent un cadre soignant que ne propose pas un centre d’accueil de jour et
ont pour objet de ralentir la perte d’autonomie.
Les
centres de santé mentale.
Il
s’agit d’un service ouvert au public qui s’adresse à l’ensemble de la
population. L’aide apportée sera plutôt ciblée en cas de troubles de
comportement ou psychosomatiques, d’anxiété, de dépression et de sénilité.
Par ailleurs ces centres sont consultables pour des cas de maltraitance,
d’alcoolisme ou encore en cas de difficultés relationnelles familiales. Le
soutien est assuré par une équipe pluridisciplinaire composée au minimum
d’un psychiatre, d’un psychologue et d’un travailleur social.
Recours
La
personne victime de maltraitance de la part d’un prestataire de soins ou de
services dispose de différents recours :
Toutefois,
il n’y a pas pour le domicile de procédure de plaintes comme pour les maisons
de repos.
En Région Bruxelloise, il convient de s’adresser à la Cocof au service inspection des Affaires sociales et de la santé. coordonnées
La
victime peut également demander réparation pour le dommage matériel et/ou
moral subi. Elle s’adresse alors à la Justice de Paix du canton où elle réside
ou à la chambre civile du tribunal de première instance de l’arrondissement
judiciaire de son domicile (lorsque la somme demandée est plus importante).
Au sein de la Région Wallonne, il existe un service d’inspection spécifique pour les centres de coordination de soins et de services.
Au
sein de la Cocof, il existe un service inspection normative qui a pour mission
de vérifier les normes d’agrément et les missions à respecter pour les
centres.
Prise en charge
Dans une époque de tentative de maîtrise des dépenses de santé, la
prise en charge de la personne âgée à domicile par un aidant familial représente
un moindre coût pour la collectivité par rapport à une prise en charge par
des professionnels mais malheureusement cela se fait au dépend de la personne
qui doit intervenir pour la plupart des coûts. On estime qu’être soigné à
domicile représente un investissement allant jusqu’à un tiers des revenus du
ménage. Cependant, il existe aujourd’hui une prise de conscience générale
qui souligne l’importance de prendre en compte l’épuisement des aidants
familiaux et la nécessité de développer des programmes de soutien pour ces
aidants naturels.
Décret de la Commission Communautaire Française du 27 mai 1999 relatif à l'agrément et à l'octroi de subventions aux services d'aide à domicile (M.B. du 18.06.1999)
Arrêté du Collège de la Commission Communautaire Française du 27 avril 2000 relatif à l'agrément et à l'octroi de subventions aux services d'aide à domicile (M.B. du 18.07.2000)