Cette problématique reste un tabou dans nos sociétés, on commence seulement à en parler et à s’en préoccuper. Il s’agit de tenter d’identifier et de comprendre les raisons du silence des victimes de tels actes. Le silence s’explique notamment par les craintes des victimes, par leurs perceptions mais également par l’attitude du milieu.
Au niveau des craintes des victimes
Craignent de subir des représailles
Craignent d’être abandonnées
Craignent d’être placées dans un établissement d’hébergement ou d’en être renvoyées
Craignent de causer un scandale
Craignent de perdre des relations significatives
Craignent d’être à l’origine de conflits familiaux
Très souvent, la victime âgée ne se plaint pas, préférant souffrir en silence plutôt que de révéler sa pénible situation.
Au niveau des perceptions des victimes
Ne se rendent pas compte de la gravité de leur situation
Excusent ou justifient les comportements abusifs
Ignorent les possibilités d’aide et de recours
Se sentent impuissantes
Se sentent coupables de leur état de dépendance
Se sentent honteuses et gênées de leur sort
Croient « n’avoir que ce qu’elles méritent »
Ne peuvent assumer le coût financier d’un placement ou d’une autre mesure
Au niveau de l'attitude du milieu des victimes
L’entourage nie le problème
Minimise l’incident à l’origine de la plainte
Craint les conflits ou les représailles
Subit une pression à la conformité
Culpabilise la victime
Se croit obligé à la confidentialité
L’attitude du milieu peut également expliquer ce silence. En effet, un entourage qui nie, minimise la gravité du problème, ou encore culpabilise la personne âgée, rendra ses confessions difficiles.
La présence « en cascade » de plusieurs types de maltraitance, la cohabitation de différents facteurs de risques pour une même situation et les diverses raisons du silence des victimes font de ce problème un phénomène complexe nécessitant une approche systémique (prenant en considération l’ensemble de ces points). L’importance de briser le tabou qui l’entoure est ici soulignée.